Du roman au gothique
Voilà deux mots
qui renvoient à des architectures aux caractéristiques facilement identifiables
et très répandues en Europe, dans les bâtiments civils et religieux. Ainsi, on
parle d’églises romanes, puis d’églises gothiques dont les grandes cathédrales
sont le fleuron. Toutefois, on dit que l’abbatiale de Pontigny est un édifice
de transition ; c’est qu’il n’y a pas eu rupture entre les deux
architectures mais évolution. On la doit à des préoccupations économiques
souvent, et à un perfectionnement des techniques surtout.
Les bâtiments
romans sont imposants avec peu d’ouvertures. L’impression de lourdeur, due aux
murs épais, aux piliers massifs, aux voûtes en berceau avec arcs en plein
cintre, au chevet plat ou en cul-de-four, aux fenêtres étroites, est évidente
dans les églises de Tournus (Saône-et-Loire), de Cadouin (Dordogne), du
Thoronet (Var).
Il faut beaucoup
de pierres pour élever de pareils bâtiments. Le coût des matériaux et des
transports poussera à rechercher des méthodes nécessitant moins de pierres.
L’emploi de l’arc
brisé, repris aux églises wisigothiques,
nombreuses en Espagne du Nord aux VII°-VIII° siècles, et la voûte d’arêtes
représenteront déjà deux changements précurseurs.
C’est à Durham en
Grande-Bretagne que, pour la première fois au tout début du XII° siècle, on
renforcera les arêtes en faisant saillir les arcs diagonaux. Cela facilite
l’établissement de la voûte et dirige sur des points définis les poussées
exercées.
La basilique de Saint-Denis (Ile de France), puis la cathédrale de Sens (Yonne) reprendront cette technique appelée croisée d’ogives. L’ogive est un double cintre bloqué par la clé de voûte. Les poussées sont recueillies sur des points précis au sommet de supports verticaux : les colonnes. Les murs ne sont plus nécessaires, on peut multiplier les ouvertures avec vitraux qui apportent la lumière. Les voûtains, entre les ogives, sont de peu de poids et indépendants de la structure.
Preuve à l’abbaye d’Ourscamp (Oise) où l’église, en ruine, a son déambulatoire qui offre toujours au ciel la nudité de ses arcs ogivaux.
La basilique de Saint-Denis (Ile de France), puis la cathédrale de Sens (Yonne) reprendront cette technique appelée croisée d’ogives. L’ogive est un double cintre bloqué par la clé de voûte. Les poussées sont recueillies sur des points précis au sommet de supports verticaux : les colonnes. Les murs ne sont plus nécessaires, on peut multiplier les ouvertures avec vitraux qui apportent la lumière. Les voûtains, entre les ogives, sont de peu de poids et indépendants de la structure.
Preuve à l’abbaye d’Ourscamp (Oise) où l’église, en ruine, a son déambulatoire qui offre toujours au ciel la nudité de ses arcs ogivaux.
A Sens, l'architecte choisi par Henri Sanglier, archevêque, vers 1120, va appliquer cette technique et va surtout complètement innové en renforçant la solidité par les arcs -boutants : ainsi naît le gothique au nord de Pontigny, dans le plus grand archevêché de France.
L’abbatiale de Pontigny a perdu son chœur à chevet plat typiquement
roman, tel qu’il existe encore à l’abbaye de Fontenay (Yonne) ; elle offre
des transepts encore romans, à piliers très larges qui supportent la voûte
d’arêtes. Par contre, la nef, plus haute que les transepts, à larges
ouvertures, est d’un gothique des débuts avec toujours de larges piliers mais
des ogives pour les voûtes.
Construit en à peine vingt ans, l’édifice garde donc le témoignage de
ces deux styles d’architecture. L’impression de légèreté et d’élégance du
gothique est manifeste dans le chœur totalement refait à la fin du XII° siècle.
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