dimanche 21 février 2016

Façade est de Pontigny - cliché Richard Galleron

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Joachim du Bellay (1522 - 1560)




Il va venir, il est venu ! Effervescence à Pontigny  au milieu du 16e siècle

Je suis le prieur de l'abbaye de Pontigny, l'adjoint de l'abbé si vous voulez et ma tâche est bien compliquée depuis qu'une décision du roi François 1er a bouleversé la vie de toutes les communautés monastiques.
Nous n'élisons plus notre abbé, le roi le choisit pour récompenser des services rendus.*

J'attends donc, en cette année 1545, la venue de Monseigneur Jean du Bellay, notre abbé commendataire, comme on doit le dire, un cardinal s'il vous plaît.

Voilà, il est venu, il a apposé sa signature et son sceau sur l'acte officiel, il a tout juste visité le domaine, à peine posé des questions sur les revenus et il est parti pour Rome. Nous ne le reverrons plus.

Le petit jeune homme (Joachim du Bellay) qui l'accompagnait et lui servait de secrétaire, avait l'air bien triste de quitter la douce France.



*François 1er décide que des laïcs, grands seigneurs ou bourgeois, serviteurs de la monarchie, vont percevoir les revenus des abbayes sans aucune contrepartie. Jusqu'alors, les abbés étaient élus par les moines au sein de l'abbaye.Cette décision royale est souvent considérée comme le début de la ruine des ordres monastiques.











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